« Les Parties coopèrent en prenant, selon qu’il convient, des mesures pour améliorer l’éducation, la formation, la sensibilisation, la participation du public et l’accès de la population à l’information dans le domaine des changements climatiques, compte tenu de l’importance que revêtent de telles mesures pour renforcer l’action engagée au titre du présent Accord. »

Tel est le contenu de l’article 12 de l’accord conclu hier à Paris en matière de changements climatiques. Ce n’est sans doute pas l’engagement le plus remarquable de l’accord, mais il n’en reste pas moins que cet article, adopté donc par tous les Etats parties, reconnaît que la participation des citoyens et l’éducation sont des leviers importants dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Or, précisément dans le cadre de la COP21, j’ai participé il y a une semaine à une matinée thématique, organisé par la Ministre française de l’Education nationale, Madame Vallaud-Belkacem, autour de l’éducation au développement durable. Etaient présents des représentants de l’UNESCO, des Ministres de l’Education de différents continents, dont le Ministre marocain, qui a promis d’approfondir le sujet lors de la COP22 à Marrakech, des praticiens de l’éducation au développement durable de divers horizons et des jeunes.

Les échanges furent riches, je retiens que tous ont souligné l’effet démultiplicateur de l’éducation au développement durable… parce que les enfants éduquent leurs parents une fois rentrés chez eux.

Mais surtout, j’en retiens surtout que, quel que soit le système scolaire (même dans un système scolaire centralisé comme le système français), l’éducation à l’environnement ne peut pas reposer exclusivement sur la transmission de savoirs. Des projets concrets, locaux sont indispensables. Ils permettent de dépasser les constats, souvent anxiogènes, ils donnent du sens aux apprentissages mais surtout ils font des jeunes des acteurs, qui participent à l’élaboration du monde de demain.

Des jeunes engagés dans de tels projets en ont d’ailleurs témoigné. Ils nous ont notamment dit : « Nous, jeunes du monde, souhaitons une école qui nous enseigne un socle de connaissances de base, qui nous ouvre l’esprit plutôt que de nous le remplir. L’information est omniprésente et facile d’accès pour nous. Ce dont nous avons besoin c’est apprendre à apprendre et à développer notre esprit critique.  Nous, jeunes du monde, souhaitons une école où les projets interdisciplinaires soient la norme et permettent une application concrète de nos connaissances, ainsi que d’explorer la complexité de notre monde. (…) Nous sommes nombreux à n’apprendre que pour les devoirs et examens. C’est un vrai problème. »

Les jeunes en veulent, les Etats s’engagent, l’éducation sera aussi au menu de la COP 22. C’est le fruit du travail du collectif Paris Education. C’est aussi un des acquis de la conférence de Paris.