Ces derniers temps, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour réclamer une amélioration de l’enseignement des langues à Bruxelles. Bruxelles est en effet une ville officiellement bilingue, mais où les jeunes maîtrisent trop peu le français et le néerlandais, ce qui les handicape sur le marché de l’emploi.

Il s’agit d’un dossier sur lequel j’ai eu l’occasion de me pencher à plusieurs reprises. J’ai encore interrogé récemment la Ministre de l’éducation à ce sujet.

Comme je l’avais déjà dit par le passé, une spécificité bruxelloise, c’est la présence simultanée des deux grandes communautés de ce pays qui chacune organisent un enseignement sur le même territoire. Ceci crée une série d’opportunités, qui sont malheureusement trop peu saisies :

  •  l’immersion est très peu organisée, et donc aujourd’hui très peu accessible, ce qui pose problème dans le contexte de marché scolaire ;
  •  la submersion (soit le fait d’inscrire son enfant dans une école de l’autre communauté) n’est pas organisée, elle est le fruit de l’initiative individuelle de parents, et est de plus en plus entravée par des décisions de la Communauté flamande qui inscrit en priorité les enfants dont les parents sont néerlandophones, j’en ai également déjà parlé   ;
  • enfin l’enseignement bilingue : aussi bizarre que ça puisse paraître, l’enseignement bilingue est resté une compétence fédérale ! Et je pense pouvoir affirmer que ce n’est pas vraiment la priorité du gouvernement fédéral d’organiser ce type d’enseignement…

Alors que faire, me direz-vous ?

  • La première priorité en matière d’enseignement des langues à Bruxelles est l’apprentissage de la langue de l’enseignement, et la valorisation des connaissances « non scolaires » des élèves. Nombreux sont en effet les élèves bruxellois qui parlent à la maison une autre langue que le français ou le néerlandais, l’apprentissage et la maîtrise de la langue de l’enseignement constitue dès lors un préalable à tous les apprentissages. L’accès et la fréquentation des maternelles jouent à cet égard un rôle essentiel. Par ailleurs, les langues et autres connaissances de ces élèves doivent aussi être valorisées par l’école, au bénéfice de ces élèves et des autres ;
  • La Fédération Wallonie-Bruxelles doit prendre en charge financièrement l’obligation qui repose sur les écoles bruxelloises d’organiser des cours de néerlandais plus tôt et de manière plus intensives qu’ailleurs. Ces connaissances doivent être valorisées dans les épreuves externes et approfondies y compris dans l’enseignement qualifiant ;
  • toutes les initiatives concrètes permettant de tirer parti de la présence simultanée sur le même territoire d’écoles relevant des deux communautés doivent être saisies et rendues largement accessibles ! A Schaerbeek, par exemple, nous avons décidé de disposer sur le même site une école communale francophone et une école communale néerlandophone, qui partageront donc les mêmes infrastructures ;
  • Enfin, je pense qu’à l’avenir, la compétence d’organiser un enseignement bilingue devra être confiée à une autorité, bilingue, plus susceptible de la mettre en œuvre, soit la Région bruxelloise ou la commission communautaire commune.