Vous l’aurez certainement lu ou entendu, le débat sur les cours dits « philosophiques » est à nouveau au devant de l’actualité.

Aujourd’hui, en schématisant la situation existante, les écoles catholiques sont tenues d’organiser 2 heures de cours de religion catholique par semaine, les écoles officielles sont elles tenus d’organiser 2 heures par semaine de morale ou d’une religion reconnue, selon le choix des élèves (ou plus précisément de leurs parents).

Le débat sur l’évolution de cette situation a été ouvert à de multiples reprises depuis 20 ans. Il y a plus de 10 ans, Bernadette Wynants, qui était alors (une excellente) députée ecolo, avait déjà rédigé un rapport à ce sujet.

Malgré ces débats réguliers, rien n’a jamais changé dans les écoles dans cette matière.

Au cours de cette législature, la commission Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a organisé une série d’auditions sur le sujet. Nous avons ainsi entendu des constitutionnalistes, des enseignants, des inspecteurs ainsi que les responsables des réseaux, des syndicats et des associations de parents… Il est donc temps d’avancer.

Mon groupe est donc aujourd’hui en mesure d’émettre une proposition pour que ces cours évoluent.

Les contours de notre proposition sont les suivants :

  •  Pour Ecolo, ces cours dits « philosophiques » doivent favoriser le vivre ensemble des jeunes quel que soit leur âge et l’école fréquentée, en les rassemblant pour traiter des questions de sens. Nous proposons donc d’organiser à côté des cours de religion et de morale existants, un cours qui initie tous les élèves, ensemble, au questionnement philosophique, qui favorise une citoyenneté active et qui donne des clés de compréhension des différentes religions et de la morale. Contrairement à d’autres propositions sur la table, le cours que nous proposons de créer vise tous les âges, tous les réseaux et permet donc de sortir du compartimentage actuel des élèves.
  • L’insertion de ce cours dans la grille horaire (qui ne serait pas alourdie) serait rendue possible par une diminution à raison d’une heure du volume horaire hebdomadaire des actuels cours de religion et de morale. L’évolution vers cette solution ne devrait pas se faire de manière brusque, mais via une transition, permettant de mettre en place une formation initiale et continue en inter-réseau pour les enseignants appelés à donner ce nouveau cours, et pour permettre aux enseignants qui abordent déjà souvent ces contenus d’être formés à cet effet, de manière à garantir leur emploi.

Selon nous, cette proposition pragmatique permettrait d’avancer sur cette question, elle est une alternative à l’opposition stérile entre ceux qui ne voudraient organiser qu’un seul cours commun pour tous en lieu et place des actuels cours de religion et de morale et ceux qui voudraient que surtout rien ne bouge et que chacun reste dans son « pré carré ».

C’est forts de cette proposition que nous aborderons les débats qui devraient prochainement reprendre à ce sujet en commission Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.