Les élections communales ont livré leurs résultats et dans quelques jours, les nouveaux conseils communaux et collèges seront installés.

Un résultat qui n’a pas encore été beaucoup analysé, c’est celui des campagnes d’information et de sensibilisation des étrangers à s’inscrire sur les listes des électeurs pour pouvoir participer à ces élections. Je vous en avais déjà parlé.

Ce résultat est aujourd’hui connu, vous pouvez en découvrir les détails ici.

A partir de ceux-ci, et pour l’ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale, on peut dresser les constats suivants:

  • le nombre d’électeurs potentiels (tous les belges et tous les étrangers qui sont dans les conditions pour s’inscrire sur les listes d’électeurs) a augmenté de près de 79 000 unités entre 2006 et 2012. Parmi eux, le nombre d’électeurs belges a augmenté de plus de 13 000 unités, et le nombre d’électeurs (potentiels) étrangers de plus de 65 000 unités. Preuve que Bruxelles est une ville multiculturelle, qui connaît un essor démographique important.
  • en 2012, 13,97% de ces électeurs potentiels étrangers se sont inscrits. Parmi eux, se sont inscrits 13,6% des européens et 15,5% des non européens.
  • In fine, les électeurs étrangers ont constitué 5,5% de l’électorat, alors qu’ils auraient pu en représenter 30…

En chiffres absolus, le nombre d’étrangers qui a fait la démarche de voter a augmenté par rapport à 2006, et c’est heureux puisque, sauf déménagement, les inscriptions de 2006 valaient toujours pour 2012. Toutefois, vu l’augmentation importante du nombre de personnes concernées… le taux de participation des électeurs étrangers est finalement encore moins bon qu’en 2006, puisqu’il ne dépasse plus les 14 %.

Par ailleurs, alors qu’à Bruxelles, Capitale de l’Europe,  plus de 3 étrangers sur 4 sont issus d’un Etat membre de l’Union européenne, les non européens semblent plus intéressés par les élections communales, puisqu’ils s’inscrivent proportionnellement plus et que, par ailleurs, les européens sont moins intéressés par les élections qu’ailleurs en Belgique, puisque la moyenne nationale d’inscription des européens (18,5%) est plus élevée qu’à Bruxelles !

Ces résultats sont donc décevants pour tous ceux, pouvoirs publics, associations, partis… qui ont fait campagne pour sensibiliser les étrangers, qui habitent à Bruxelles et que les politiques communales concernent, à l’intérêt de participer aux élections. Je ne peux pas me résoudre à croire que 85 % d’entre eux préfèrent s’abstenir ou ne sont tout simplement pas intéressés…

Ces résultats, comme ces campagnes d’information devront faire l’objet, d’ici à 2018, d’études approfondies. Pourquoi dans certaines communes (Watermael-Boitsfort ou Saint Josse), les inscriptions sont tellement meilleures que dans d’autres? Pourquoi certaines nationalités s’inscrivent plus que d’autres? Et pourquoi les résultats sont moins bons à Bruxelles qu’ailleurs?

Tout cela devra être analysé sereinement, l’enjeu démocratique l’exige…