J’ai 38 ans. Je suis issue de générations nées dans une bulle de consommation insouciante. Une génération éduquée sous le mythe d’une croissance illimitée, reposant sur une planète aux ressources inépuisables.
Aujourd’hui, j’ai 38 ans et ce mythe a fini de s’effondrer.
Année après année, les rapports scientifiques s’accumulent et sont sans appel: réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, extrême pollution compteront parmi les lourdes conséquences que devront payer les générations futures – nos enfants – si nous continuons à vivre au même rythme que depuis la fin du 20è siècle. Il est grand temps d’agir pour le climat. C’est ce que réclament ces jeunes – et moins jeunes! – qui se mobilisent. C’est ce qui est inscrit notamment dans la loi climat. Mais si l’on veut atteindre ces objectifs en termes d’énergies renouvelables ou de réduction des gaz à effet de serre, c’est aussi nos mentalités qu’il faudra changer. La lutte contre le réchauffement climatique et pour la sauvegarde de la planète est aussi un combat culturel. Ce combat passera donc nécessairement aussi par l’école. Cette importance de l’éducation et de l’information est également soulignée dans l’accord international pris à la COP21 à Paris en 2015.
Nombreuses sont les écoles qui l’ont déjà bien compris et développent, depuis des années déjà, des cours, projets et actions d’éducation à l’environnement et au développement durable ou d’éducation à la citoyenneté mondiale.
Nombreux sont déjà les jeunes qui l’ont bien compris et qui nous appellent, nous les adultes, à apprendre à notre tour. Ce que nous disent ces milliers de jeunes qui manifestent dans nos rues, c’est qu’ils ont déjà plus de recul que nous sur nos modes de consommation. Et si au lieu d’essayer de canaliser cet élan d’urgence, nous lui faisions confiance, nous l’accompagnions, et l’outillions pour le décupler ? Ce 21e siècle leur appartient plus qu’à nous.
C’est une mission de l’école de préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. Cette mission s’assortit désormais formellement des enjeux environnementaux.
L’école ne peut plus être un simple lieu de répétition et de reproduction. Elle doit adapter ses cours et son fonctionnement aux nouvelles connaissances économiques, sociales et environnementales. C’est l’évidence. Elle doit aussi montrer l’exemple en impliquant les élèves dans la réduction de son empreinte écologique, dans l’évolution des repas scolaires vers des cantines plus durables, dans la réduction des déchets, dans les plans de mobilité… L’école leur appartient, et c’est eux qui le demandent.
Sauver la planète implique un changement culturel profond et rapide, et ce changement passera aussi par l’école. Une école qui apprend aux adultes en devenir à interagir avec leur environnement plutôt qu’à le soumettre. Une école qui sort les générations futures de la logique de compétition pour travailler ensemble. Une école qui forme nos enfants à devenir des citoyens responsables et solidaires, y compris des générations futures.
Et ceci ne pourra pleinement s’opérer qu’en cessant de reproduire à l’école le modèle individualiste et compétitif qui caractérise nos sociétés occidentales. Les élèves doivent devenir acteurs plus que simples récepteurs de leurs apprentissages et l’école doit devenir le lieu où l’on apprend la collaboration et le faire-ensemble, plutôt que la compétition.
En somme, une école de l’autonomie et pas de la restitution. Une école qui incarne la démocratie et la met en pratique, plutôt que de se contenter de l’enseigner en théorie.
Éducation citoyenne et éducation environnementale sont étroitement liées. En inscrivant le défi climatique dans les missions que doit remplir l’école, nous donnons un signal clair en ce sens. Les jeunes le réclament. Les jeunes en ont besoin. Écoutons-les. Maintenant !
Barbara Trachte, cheffe de groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et candidate Ecolo à la Région Bruxelloise
Félicitations pour ta nomination toute chaude encore, au gouvernement bruxellois.
…ds l’évolution des repas scolaires vers des cantines plus durables… écris-tu.
Veuille bien associer les séniors pour cet objectif, ils ont besoin aussi de pain bio et non industriel comme maintenant dans la plupart des maisons de repos, j’imagine.
Jacky Lefèvre écolo de St Josse