Il y a quelques jours, j’ai assisté à un colloque organisé au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur l’évaluation du travail parlementaire. A cette occasion, j’étais invitée à intervenir brièvement sur ce qu’est « un bon parlementaire », et sur les moyens de l’évaluer.
Pour ma part, un parlementaire est avant tout une personne qui est élue pour faire avancer le projet de société qu’il a présenté aux électeurs lors de la campagne électorale. Le premier lieu où le parlementaire est appelé à défendre ces idées, c’est au parlement voire au gouvernement, si il a l’opportunité d’entrer en majorité. Traditionnellement, il le fera donc en proposant des textes, en analysant le budget et en interrogeant le gouvernement. Et, comme chacun le reconnaît je pense, la quantité (même si elle est relativement facile à mesurer) de questions déposées ne reflète pas nécessairement leur qualité.
L’activité d’un « bon parlementaire » pour moi ne peut toutefois pas se résumer à cela. Un « bon parlementaire », c’est aussi quelqu’un qui est en lien étroit avec la société civile, à son écoute, et utilise ses réseaux, son statut et sa notoriété pour dénouer des problèmes et faire avancer les projets qui lui tiennent à cœur.
Enfin, c’est aussi quelqu’un qui a un rôle prospectif. Quelqu’un qui fait vivre des idées nouvelles, les introduit dans le débat public, les soumet à la contradiction. Il ou elle participe ou organise donc aussi des rencontres, des colloques ou des débats dans ce dessein. En parler, c’est un premier pas vers la réalisation de ces idées. Et je suis heureuse de penser que, plus peut-être que le travail au sein de l’assemblée, c’est un travail qui peut être utilement mené lorsqu’on siège dans l’opposition. Mais c’est évidemment beaucoup plus compliqué à évaluer.
Bref, j’ai mis ma participation à ce colloque à profit pour parler d’Open Data.
L’Open Data, ou mouvement d’ouverture des données, consiste à rendre publiques et réutilisables les données collectées et traitées par les pouvoirs publics dans le cadre de l’exercice de leurs missions (par exemple : les horaires des transports publics, les résultats électoraux, les données démographiques… ou le travail parlementaire). Ces données sont des biens communs du savoir, des ressources partagées, non rivales, dont l’utilisation par les uns ne diminue pas la possibilité pour les autres de les utiliser.
Certains parlements présentent ainsi leurs données dans des formats ouverts, ce qui permet aux citoyens de s’approprier l’information et de développer eux-mêmes leurs sites internet et applications. Et force est de constater que ces derniers le font souvent de manière plus novatrice ou intuitive que les sites officiels. Vous en trouverez des exemples au niveau européen, ou au niveau de l’assemblée nationale ou du Sénat français. Au regard de cela : qui peut par exemple m’expliquer comment on trouve facilement sur les sites des parlements belges quel député a voté quoi ?
Bref, j’ai essayé d’apporter ma pierre au débat. Ouvrir l’information et ainsi permettre aux citoyens eux-même de s’approprier les moyens d’évaluer leurs députés serait me semble-t-il une avancée en termes de transparence, de lisibilité et de responsabilité politique des élus. Espérons que ça percole.