Le weekend dernier avait lieu le traditionnel dépôt des listes. Pour les élections fédérales, européennes et régionales du 25 mai prochain donc. A l’occasion du dépôt des listes régionales, a eu lieu à Bruxelles un examen particulier : celui de l’appartenance linguistique des candidats.
A Bruxelles, comme on le sait, les deux communautés (française et flamande) sont compétentes en matière d’enseignement, de culture, d’organisations de jeunesse, de crèches… mais pour ne pas forcer les Bruxellois à se définir une fois pour toutes comme francophones ou néerlandophones (est-ce réaliste d’ailleurs ?), il a été décidé que c’étaient les institutions qui se rattachaient à l’une ou l’autre communauté.
Les Bruxellois eux peuvent librement choisir les institutions auxquelles ils s’adressent et ce choix est libre, non définitif (il est théoriquement possible d’aller dans une crèche kind et gezin puis de s’inscrire dans l’enseignement maternel francophone par exemple) et non exclusif (il est possible d’aller aux scouts en néerlandais, à la bibliothèque francophone et à l’académie néerlandophone par exemple). C’est ce qui découle du principe d’interdiction de sous-nationalités.
Il existe toutefois une exception à ce principe. Elle concerne les candidats aux élections régionales bruxelloises. Pour protéger la représentation garantie de la minorité néerlandophone au Parlement bruxellois, les listes sont soit francophones, soit néerlandophones, et les candidats doivent indiquer le groupe linguistique auquel ils appartiennent et ne peuvent plus jamais en changer.
Il en résulte :
- une moins bonne appréhension globale de l’intérêt régional par les députés régionaux, qui ne se sentent redevables qu’à l’égard de leurs électeurs, qui sont soit francophones, soit néerlandophones ;
- une concurrence stupide entre partis-frères. Alors qu’aux élections communales et aux élections fédérales, Ecolo et Groen déposent des listes communes, pour la Région bruxelloise nous portons le même projet et nous nous disputons les mêmes électeurs 🙁
- et que les bruxellois candidats sur une liste francophone ne pourront plus jamais être candidat sur une liste néerlandophone. Et vice-versa.
C’est donc pour renforcer l’intérêt régional et l’interdiction des sous-nationalités que nous, Ecolo et Groen, défendons la possibilité à l’avenir de déposer des listes bilingues aux élections régionales.
Tout à fait d’accord avec cet avis.
Même si l’on peut comprendre qu’une liste doive se présenter soit dans le collège francophone, soit dans le collège néerlandophone pour des raisons d’équité, on arrive à des effets pervers.
On vote à La Région, pour des compétences régionales, qui sont donc indépendantes des rôles linguistiques, surtout quand on sait à quel point cette appartenance est ténue.
Barbara, une proposition de loi pour supprimer les collèges linguistiques pour les élections de la Région de Bruxelles? Est-ce une compétence fédérale de modifier ce point? Est-ce constitutionnel?
Ce serait une belle avancée.
Bonjour,
Je suis vraiment heureuse à la lecture de cet article de voir que vous persévérez dans cette optique, qui n’est pas partagée par tous les députés du parlement bruxellois.
J’avais eu l’occasion d’en parler avec vous, suite à la visite du Parlement avec notre faculté de droit, et je vous remercie chaleureusement de continuer dans cette voie afin de permettre une meilleure représentation des bruxellois et donc une mise en avant de leurs intérêts !