Samedi dernier, à Namur avait lieu le congrès d’ecolo consacré à l’enseignement. Vous en trouverez les conclusions et l’appel d’Emily Hoyos ici . J’ai eu l’occasion d’y plaider pour qu’on saisisse l’opportunité des écoles à construire en réponse au boom démographique pour y développer des projets pédagogiques ambitieux et innovants. Mon intervention fut la suivante.
Chers amis,
Comme on le voit tout au long de cette matinée, l’enseignement de la FWB doit relever de nombreux défis.
Celui que je souhaiterais aborder ici est celui de l’essor démographique, qui touche tout particulièrement Bruxelles.
Cet essor démographique se manifeste plus précisément par un accroissement de la population jeune. Ainsi, d’ici à 2020, les dernières prévisions tablent sur une augmentation de la population scolaire de 28.600 élèves, qui devront être accueillis dans des écoles de la Région de Bruxelles-Capitale.
Et ceci dans un contexte, comme le Délégué général aux droits de l’enfant vient de le rappeler, de fracture sociale grandissante, et dans un contexte où le nombre d’enfants dont la langue maternelle n’est pas le français ne cesse de croître.
L’écart entre les moins favorisés, sur le plan économique ou social, ceux dont la langue maternelle n’est pas le français d’une part et les plus favorisés d’autre part, se creuse et cet écart se manifeste aussi dans les résultats scolaires.
L’enjeu est donc colossal.
Mais une population qui rajeunit, c’est aussi une formidable chance pour l’avenir.
Cette chance, c’est notre responsabilité de la saisir, et c’est la raison pour laquelle nous formulons les propositions suivantes :
• qui dit ‘boom démographique’ dit ‘création de places’ dans les écoles. Des efforts considérables ont été consentis au cours de cette législature, tant pour la création de places durables (plus de 15.000 à Bruxelles et 8.000 en Wallonie) qui vont peu à peu sortir de terre, que pour répondre à l’urgence (cfr plan écoles de la Région de Bruxelles-Capitale et l’appel à projet en cours de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour les modulaires et petites transformations, lancé suite à l’appel d’Emily HOYOS, et qui vise à créer d’urgence plus de 13.000 places pour les rentrées scolaires 2014 et suivantes).
Ces efforts devront être poursuivis au cours de la prochaine législature et pour répondre finement aux besoins de places, un monitoring permanent des places disponibles, dans le primaire et dans le secondaire, doit être mis en place par bassin.
• Pour saisir le défi démographique à bras le corps, pour répondre aux besoins de cette nouvelle jeunesse, les briques ne suffisent pas ! Profitons de ces écoles qui sortent de terre pour y développer des projets pédagogiques innovants, comme celui porté par le Délégué général aux droits de l’enfant. Nous avons besoin de projets pédagogiques qui s’emparent de la diversité, la transformant en richesse partagée par tous les élèves, et de projets pédagogiques qui mènent tous les enfants à la réussite.
• Et pour porter ces projets, nous avons besoin d’enseignants motivés et formés à la gestion de la diversité des élèves qui se trouvent devant eux. Des enseignants qui peuvent détecter les difficultés d’apprentissage de chacun de leurs élèves et qui sont outillés pour y répondre.
• Pour relever ce défi, il faudra aussi mettre le paquet sur l’apprentissage et la maîtrise de la langue de l’enseignement. Parce que c’est la base sur laquelle se construit tout le reste, et ça commence par l’accès aux maternelles.
Les dispositifs d’accueil et de scolarisation des enfants primo-arrivants (DASPA, anciennement ‘classes-passerelles’) doivent être développés, les enseignants doivent être formés au français langue étrangère.
Et dans le même temps, les langues d’origine des élèves doivent être reconnues et valorisées dans l’école, et ce pour le plus grand bénéfice de tous les élèves.
• L’introduction d’un cours de philosophie et de citoyenneté qui rassemble tous les élèves pour aborder les questions de sens, de vivre-ensemble, est également une proposition que nous portons pour faire de la diversité une ressource partagée.
• Enfin, pour impulser et soutenir ces projets pédagogiques innovants il faut des directions qui ont l’énergie et le temps de motiver et coordonner leurs équipes. Dans les tables-rondes qui ont précédé ce congrès, on a vu à quel point une direction déterminée, qui met collectivement en projet ses équipes pédagogiques, permet aux écoles d’atteindre des objectifs pédagogiques ambitieux et de faire la différence, y compris dans des écoles qui accueillent les élèves présentant les plus grandes difficultés de départ. Pour permettre cela, il faut renforcer la formation initiale et continuée des chefs d’établissements, rompre leur isolement et alléger leur charge administrative.
Répondre au boom démographique est donc une lourde responsabilité. Mais c’est aussi une formidable opportunité. Une opportunité que nous souhaitons saisir pour permettre l’émancipation et la réalisation de tous et pour faire en sorte que l’école joue pleinement son rôle d’ascenseur social.
La Belgique est à la traîne quant à la qualité de l’enseignement très coûteux, c’est certain.
Rien que dans un tout petit texte proposé par l’État pour le deuxième groupe d’épreuves du C.E.S.S. première session 2007-2008, on relève 6 fautes énormes, dont voici les plus cocasses:
… la mortalité qui frappENT 70 enfants. …l’apport à l’économie familiale est importantE. … la baiSE de la fécondité !!!… le taux ET l’un des plus élevés.
Et c’est à CELA qu’on est obligé de confier nos enfants!!!
Vous voulez donc qu’on égalise et uniformise cette bêtise? Détaxez, s’il vous plaît!
Pr .Stéphane Feye
Schola Nova – Humanités Gréco-Latines et Artistiques
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