La semaine dernière, les médias se faisaient l’écho du fait que la Commune de Saint Josse était contrainte de rembourser à la Fédération Wallonie-Bruxelles des moyens (210 000 euros!) qui lui avaient été octroyés pour l’encadrement différencié et qu’elle n’avait pas utilisés à cette fin. L’encadrement différencié, c’est cette politique tellement importante dans la lutte contre les inégalités scolaires et sociales, qui vise à donner plus de moyens aux écoles qui accueillent les élèves les plus défavorisés. Pour donner plus de chances à ces élèves.
Saint Josse étant la commune la plus pauvre de notre pays, on peut aisément imaginer à quel point ces moyens sont précieux pour l’avenir des enfants et à quel point il est important de soutenir les écoles communales. On a donc peine à croire à cette information.
J’ai donc interrogé cet après-midi la Ministre de l’Education pour en avoir le coeur net. Et elle n’a pu que confirmer et compléter ce que la presse relayait :
- Un rapport établi par l’administration de la Fédération Wallonie-Bruxelles en décembre 2015 indique que des dépenses sur les crédits supplémentaires octroyés dans le cadre de l’encadrement différencié n’ont pu être justifiées par des documents, et ce, depuis 2010-2011. Ces montants établis en présence d’un fonctionnaire en charge de l’enseignement à la Commune de St-Josse, concernent 5 années scolaires consécutives (depuis 2010-11 à 2014-2015) ! ;
- l’école réclamait même une intervention financière aux parents pour des activités organisées dans le cadre de l’encadrement différencié ! ;
- c’est le seul pouvoir organisateur qui a jamais fait l’objet de demande de remboursement dans le cadre de l’encadrement différencié (soit depuis 2009).
A Saint Josse, la mauvaise gouvernance a un prix, et ce sont les enfants qui le payent.