Arnaud Pinxteren, Barbara Trachte, Alain Maron, Catherine Morenville et Magali Plovie. Nous sommes cinq candidat.e.s à l’élection au Parlement bruxellois ce 25 mai et nous vous présentons, sur 5 semaines, 10 propositions concrètes pour un Bruxelles plus vert et plus juste.
Proposition 10 : Soutenir les enseignants pour réduire la fracture scolaire à Bruxelles
L’enseignement à Bruxelles, mais également en Wallonie, est caractérisé par une grande inégalité. Il s’agit en réalité d’une double inégalité. Une inégalité de résultats d’une part, car les écarts sont grands entre les meilleurs et les moins bons élèves. Et une inégalité des chances, puisque parmi les élèves les plus faibles, on retrouve beaucoup de jeunes issus de milieux défavorisés. Les études se suivent et se répètent pour le souligner.
Cette inégalité est aussi un problème, vu qu’elle génère des résultats scolaires globaux en-dessous de la moyenne aux différents tests internationaux.
Nous proposons plusieurs pistes de solutions pour remédier à cette situation assez catastrophique pour l’avenir de la jeunesse bruxelloise. Nous devons prendre le contre-pied d’un système scolaire qui fonctionne comme une machine à séparer et classer les élèves (via le redoublement, le renvoi dans l’enseignement spécialisé, les options, les filières, l’exclusion scolaire…) ! C’est, par exemple, le sens du tronc commun que nous défendons, qui doit permettre à tous les élèves, dans un premier temps jusqu’à 14 ans, d’explorer leurs potentiels intellectuels, techniques, scientifiques, artistiques et corporels tout ensemble, avant de poser des choix d’orientation.
Nous avons aussi toujours défendu l’encadrement différencié : le fait de concentrer des moyens supplémentaires dans les écoles où les élèves rencontrent le plus de difficultés. Ainsi que l’abaissement de l’obligation d’inscription scolaire à3 ans, parce qu’on sait que les compétences de socialisation et d’apprentissage de la langue qu’apporte l’école à cet âge-là sont des atouts essentiels pour la réussite dans la suite des études.
On ne réduira pas la fracture sociale sans les enseignants
Si ces réformes sont importantes et absolument nécessaires, elles ne sont en soi jamais suffisantes. Les décrets ne suffisent pas à eux seuls à changer la réalité. On ne réduira pas la fracture sociale sans l’aide de ceux qui sont avec les élèves, heure après heure, dans les classes, soit les enseignants.
C’est pourquoi nous proposons, à travers la formation initiale et continue, de mieux outiller les enseignants pour comprendre l’hétérogénéité toujours plus grande (culturelle, linguistique, sociale…) de leurs élèves et pour savoir la gérer. Ce n’est qu’avec des enseignants soutenus et maîtrisant ces outils que la maîtrise de la langue de l’enseignement ou le tronc commun pourront être des réussites, en particulier à Bruxelles.
Et parce qu’on sait que pour être concrètement soutenus, les enseignants doivent faire partie d’équipes pédagogiques motivées, nous proposons d’alléger les charges administratives qui écrasent aujourd’hui les directions d’écoles, pour renforcer leur rôle de coordinateur d’équipes pédagogiques . On le sait, les écoles bien dirigées, où travaillent des équipes soudées font la différence en termes de lutte contre les inégalités.