Ce n’est pas la première fois que je vous parle de vote électronique, c’est un sujet sur lequel j’ai travaillé au cours de cette législature, la Région étant compétente pour l’organisation des élections communales. Mais qu’en sera-t-il dimanche?
Cela fait longtemps maintenant que le système de vote électronique « traditionnel » fait l’unanimité contre lui. Nombreux sont en effet les défauts qui lui ont été reprochés, par divers acteurs, comme pour EVA ou une étude interuniversitaire, parmi ces défauts pointons notamment :
- l’impossibilité pour le citoyen électeur d’être certain que le vote enregistré sur la carte est bien le vote qu’il a émis ;
- les erreurs du système (on se souvient d’un candidat qui avait fait plus de votes de préférence que le nombre de voix récoltées par l’ensemble de sa propre liste…) ;
- et l’impossibilité de recourir à un recomptage par des citoyens sans compétences particulières (validation citoyenne des élections).
Ajoutons à cela que, comme on l’a encore vu aux dernières élections communales, les résultats ne sont pas nécessairement connus plus tôt, que, vu l’âge des machines, les bugs et couacs se multiplient, que le stockage et l’entretien des machines coûte cher…
Aux communales, un vote électronique « amélioré » avait donc été testé dans deux communes, Saint Gilles, et Woluwé-Saint-Pierre.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il ne répond que très partiellement aux critiques dirigées vers l’ancien :
- chaque électeur a la possibilité de lire en toutes lettres sur son ticket le vote qu’il a émis, voire même de scanner le code-barres dans un isoloir à part pour vérifier que ce qui y est inscrit correspond bien à son vote. Sur le plan du contrôle individuel du vote, il y a donc une évolution positive mais
- il y a eu des couacs ;
- l’achat des machines, leur stockage et leur entretien coûtent encore plus cher et surtout
- aucun recomptage, même partiel, des tickets papier par des citoyens n’est prévu. Sur le plan plus global du contrôle citoyen des procédures de vote (procédures qui appartiennent par essence aux citoyens), il n’y a donc aucune évolution !
Résultat des courses : ce dimanche 25, dans 17 des 19 communes on votera avec un matériel qui a plus de 20 ans et qui ne présente aucune garantie de sécurité et de transparence pour les citoyen-ne-s. Dans deux communes, on votera avec un système dit « électronique amélioré », qui en réalité n’améliore que très peu les graves écueils auquel l’ancien achoppait.
Après, il sera temps de revenir au vote papier !