Tout le monde a de quoi s’en plaindre : Bruxelles, région championne des embouteillages, paye un lourd tribut à son record de congestion : mobilité peu performante, pollution de l’air liée à l’importance du trafic automobile, bruit, perte d’espace, problèmes de santé publique et handicap économique…
Capitale et poumon économique du pays, Bruxelles accueille chaque jour 350 000 navetteurs et 150 000 visiteurs venus de Flandre et de Wallonie, sans compter les déplacements à l’intérieur de la Région.
Pour répondre à ces besoins en mobilité, il est crucial d’augmenter rapidement et drastiquement l’offre de transports publics en Région bruxelloise. Mais bus et trams ne sont réellement efficaces que lorsque des sites propres leur sont consacrés. Et le métro quant à lui reste particulièrement coûteux et lourd en termes d’infrastructures.
C’est pourquoi à l’initiative de ma collègue, Céline Delforge, nous proposons une solution prête à l’emploi : Bruxelles dispose déjà d’un important réseau de voies ferrées en site propre ; il s’agit du réseau de la SNCB : 29 gares reliées entre elles par 162 km de voies ferrées. Une bonne partie de ce réseau et de ces gares sont sous-exploitées par la SNCB.
C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui un REB : un « réseau express bruxellois », qui se développera en deux phases et qui permettra de rapidement doter la Région bruxelloise d’une offre supplémentaire, capable de desservir des quartiers actuellement délaissés par le transport public ou de relier directement des zones actuellement peu ou pas connectées entre elles.
Une phase I sans investissement et dès 2014
Afin de répondre à l’urgence des besoins, une première phase est proposée qui ne nécessite pas un euro d’investissement en infrastructure et peut être mise en œuvre en quelques mois.
La ligne A suit le tracé de la ligne 26 de Moensberg à Haren en passant notamment par Saint-Job, Boondael, Delta, Mérode, Meiser, Evere et Bordet. Elle rejoint ensuite la ligne 25 qui redescend vers Schaerbeek et Bruxelles-Midi.
La ligne B offre une connexion rapide entre Berchem-Sainte-Agathe ou Jette et la Gare du Nord en exploitant le potentiel de la ligne 50.
Une phase II atteinte grâce à des investissements légers
En phase 2, la ligne A est prolongée depuis la Gare du Midi vers la station Wiels, Forest-Est, Uccle Stalle, Uccle Calevoet et Moensberg où un nouveau rebroussement serait aménagé pour permettre le retour vers le centre.
Sur le tronçon est de cette ligne, une fois le tunnel Schuman-Josaphat mis en service, le REB desservirait les stations Etterbeek, Germoir, Luxembourg, Schuman et Jamblinne. Deux nouvelles stations réclamées de longue date par les autorités bruxelloises, viendraient compléter cet axe : « Verrewinkel – Lycée français » et « Terdelt » (sur la ZIR Josaphat).
En phase 2, la ligne B relie Berchem-Sainte-Agathe à Boitsfort en passant par le Quartier européen, offre une liaison Nord-ouest / Sud-est inédite.
De nouvelles stations REB viendraient ponctuer cette ligne : Ganshoren, Parcs royaux (qui desservirait les parcs Albert 1er et Baudouin ainsi que l’UZ), Laeken, Cage aux Ours, Parc Josaphat, Saint-Josse et Germoir. Idéalement, une nouvelle station devrait être créée en bordure Quadrilatère lui-même pour offrir une jonction supplémentaire entre les deux lignes du REB.
Le REB est une réponse rapide, économe, efficace et complémentaire pour la mobilité à Bruxelles
Rapide car ce réseau pourra répondre très facilement aux besoins urgents de mobilité. En première phase aucun investissement d’infrastructure n’est requis. Cela signifie un gain de temps considérable car la première phase du REB ne nécessite aucun permis, aucune étude d’incidences, aucune enquête publique. Nul besoin d’attendre des dizaines d’années de travaux en milieu urbain pour le voir naître.
Économe : En cette période d’austérité budgétaire, le REB offre une réponse peu coûteuse pour résoudre les problèmes de mobilité et de congestion qui coûtent en termes de qualité de vie mais aussi sur le plan économique.
Efficace : Les REB connectera des quartiers et des zones de Bruxelles jusqu’ici difficilement connectés. De même que des zones stratégiques ou des quartiers peu et mal desservis par le réseau STIB. La mobilité des travailleurs, des habitants, s’en trouvera nettement améliorée.
Complémentaire : car le REB n’est pas une alternative au RER. C’est un projet complémentaire à l’offre de transports en commun intra-bruxellois de toute nature. Une fois le RER en place, ils constitueront ensemble un super-réseau de transports publics autour et dans Bruxelles, au bénéfice des trois régions du pays.
Deux conditions
Des fréquences suffisantes pour rendre le réseau attractif, à savoir un passage au quart d’heure aux heures de haute fréquentation
Une exploitation complète des possibilités de la jonction Nord-Midi car il reste des sillons disponibles dans le pertuis 5/6 (côté est) qui peuvent être dédiés au REB.
Pour plus d’infos sur ce projet, n’hésitez pas à consulter le blog de Céline Delforge.
http://monsieurpoireau.blogspot.be/2013/06/la-plaine-du-bourdon-comme-son-nom.html
J’en parlais justement. C’est bien beau sur le papier. Sur le terrain, tout le monde ne semble pas travailler dans le bon sens…
🙂
C’est un coin que je connais… moins bien. Je transmets à mes collègues Céline Delforge, et à Thibaud Wyngaard, puisqu’on parle de politique locale…