La formation professionnelle est un sujet important pour notre Région. Elle constitue un vecteur d’intégration, d’émancipation sociale et professionnelle essentiel. Elle présente en outre des effets positifs dans la lutte contre les discriminations sociales, ethniques et de genre. Elle est aussi, et surtout, une réponse à la situation préoccupante du chômage dans la Région de Bruxelles-Capitale.
La formation professionnelle est aussi au cœur de la complexité institutionnelle bruxelloise. En effet, à Bruxelles, cette compétence est exercée par la COCOF, la Vlaamse Gemeenschapscommissie (VGC) comme pouvoir organisateur et la Communauté flamande. Elle est en outre située au carrefour entre plusieurs compétences, soit l’emploi (qui est une compétence de la Région de Bruxelles-Capitale) et l’enseignement (qui est une compétence des Communautés).
C’est dire le nombre d’acteurs institutionnels et opérationnels qui, de près ou de loin, jouent un rôle dans la formation professionnelle à Bruxelles.
C’est pourquoi le Parlement francophone bruxellois a, durant tout le printemps, entendu un nombre important d’acteurs de la formation et a clôturé ces auditions par une matinée de conclusions, vendredi dernier.
Je voulais donc partager avec vous les conclusions de mon groupe.
La première de ces conclusions est la nécessité de se doter rapidement d’un plan stratégique de formation, pertinent, mobilisateur et intégrateur. Un plan qui posera les balises de l’organisation de la formation professionnelle, qui identifiera les rôles des uns et des autres, qui déterminera les modalités d’élaboration d’une offre de formation qualifiante qui sera en adéquation tant avec les besoins des employeurs qu’avec ceux de la société et des individus dans un objectif d’émancipation. Il devra aussi définir les partenariats entre opérateurs de formation dans une logique de bassin de vie, c’est-à-dire en créant des incitants à la coordination, en objectivant les besoins et en optimalisant l’offre sur base d’un ancrage territorial.
Au travers des auditions, il est également apparu clairement qu’une coordination accrue devait voir le jour avec la Communauté française tant au niveau de l’enseignement que sur la question de l’équivalence de diplômes (sujet sur lequel Zakia Khattabi et moi-même sommes intervenues récemment au parlement de la Communauté française, respectivement en matière d’enseignement supérieur et d’enseignement obligatoire) et de la validation de compétences.
Enfin, nous sommes convaincus que seule une réponse intégrée à la problématique du chômage et de la sous-qualification des demandeurs d’emploi est pertinente. Pour Ecolo, les volontés de collaboration ou les accords de coopération entre le pôle emploi et le pôle formation, entre Actiris et Bruxelles-Formation à Bruxelles ne suffisent pas à développer une telle réponse intégrée. Leur collaboration doit être institutionnalisée comme l’indique d’ailleurs l’accord de majorité.
C’est pour toutes ces raisons nous plaidons, comme nous l’avions plaidé auprès du conciliateur royal Monsieur Vande Lanotte, pour la régionalisation de la formation professionnelle, non pas comme un remède miracle à tous nos maux mais bien comme un signal reflétant l’ambition et la cohérence des bruxellois en matière de lutte contre la précarité, de lutte contre le chômage et de réponse à la sous-qualification.