La semaine dernière, à la faveur d’une séance d’information sur le décret inscription organisée par ecolo bruxelles, j’ai eu l’occasion de rencontrer une dame, maman, qui s’interrogeait sur l’école où elle allait inscrire sa fille de 12 ans.
En discutant avec elle, elle m’a raconté que l’école où elle souhaiterait idéalement inscrire sa fille, lui avait indiqué qu’elle disposait de 120 places en première secondaire, qu’elle recevait 240 demandes d’inscriptions et que de toute façon 80 places étaient déjà réservées pour les élèves d’une école primaire déterminée. Découragée, cette dame n’envisageait même plus d’introduire sa demande d’inscription dans cette école, qui pourtant est son premier choix, quitte même à inscrire des choix subsidiaires dans le volet confidentiel de la demande d’inscription.
Vous le savez, il y a un peu plus d’un an, au terme de longs débats, nous adoptions au Parlement de la Communauté française un décret visant à redéfinir les règles d’inscription dans la première année du secondaire.
Ce décret objective les critères de sélection des élèves dans les écoles saturées et réserve une première priorité d’inscription (à concurrence de 20 % de toutes les écoles secondaires !) aux enfants issus de quartiers défavorisés (pour toutes les informations sur la procédure, cliquez ici).
C’est dire à quel point l’information sur la procédure et sur les priorités, en particulier dans les quartiers populaires, est essentielle.
C’est pourquoi j’ai été particulièrement interpellée par le témoignage de cette dame. Interpellée parce que l’information qu’elle avait reçue, dite comme cela, n’est pas conforme au décret, et parce que cette information visait à la dissuader de même tenter sa chance, ou la chance de sa fille.
L’expérience de cette dame n’est pas isolée. Vous l’aurez peut-être entendu (voyez ici), certaines écoles, heureusement minoritaires, ne jouent pas le jeu et tentent de pratiquer une sélection de leurs élèves en-dehors des critères du décret, par exemple en fournissant des informations non conformes au décret, en exigeant des documents complémentaires non prévus par le décret (bulletins, attestations d’identité)….
C’est pourquoi j’ai interrogé la Ministre Simonet sur le respect du décret « inscriptions » ce mardi 29 mars.
La Ministre a confirmé que son administration avait adressé un courrier aux écoles pour rappeler les règles, notamment en matière de documents exigibles et de gratuité de l’inscription et pour les inviter à régulariser leurs sites internet le cas échéant.
Elle a dit avoir été informée de situations préoccupantes, où en effet, certaines écoles semblent ne pas respecter le décret.
Elle a également indiqué à son administration que les suites appropriées devront être apportées aux situations d’irrégularité ou d’ambiguïté et a annoncé que les droits à l’inscription des enfants qu’on a souhaité écarter seraient rétablis.
Partout en Communauté française, des écoles, des PMS, des acteurs associatifs, le Délégué Général aux Droits de l’Enfant et d’autres associations dans le cadre de la campagne Marguerite se démènent pour expliquer aux parents leurs droits en matière d’inscriptions. Ils font un travail formidable, qui doit être soutenu et poursuivi.
Il n’est donc pas acceptable que certaines écoles persistent à sélectionner elles-mêmes leurs élèves, en-dehors des règles discutées et adoptées démocratiquement au parlement de la communauté française.
Mes collègues et moi y resterons attentifs.